Skip to main content
Contactez-nous au +33.4.42.05.16.32
Après Louis Labeyrie, Sullivan Hernandez ou encore Bodian Massa qui a récemment fêté sa première sélection en équipe de France, Allan Dokossi est le dernier symbole de réussite de la formation made in « BYers Academy ».

Meilleur rebondeur, meilleur intercepteur, deuxième meilleur passeur de la formation « Black&Yellow » cette saison, Allan Dokossi est devenu un élément essentiel du dispositif de Rémy Valin, confirmant son ascension après une première réussie au plus haut échelon national la saison dernière.

Arrivé à Fos-sur-Mer en 2018, Allan Dokossi, aujourd’hui international centrafricain, a franchi toutes les dernières étapes de sa formation en Provence, à la BYers Academy sous les ordres de Jean-Philippe Besson puis très vite avec l’équipe première où il a rapidement montré des prédispositions avec son jeu efficace mais aussi spectaculaire.

A l’occasion de la rencontre remportée vendredi à Parsemain face au Mans, où il est également passé en 2017-2018, le numéro 72 du Fos Provence Basket est revenu sur cette belle aventure chez les BYers, de ses premiers pas en N3 jusqu’en Betclic Elite.

Salut Allan, une réaction sur cette victoire face au Mans ?

Salut tout le monde ! On est contents d’avoir pris la victoire, en connaissant le classement. C’est sûr que maintenant chaque match est important pour la course au maintien. C’est le genre de matchs qu’il ne faut pas laisser passer quand on sait l’impact que ça peut avoir sur la fin de saison. Du coup, on est très contents d’avoir pris celui-là.

Le Mans, c’est toujours un match particulier pour toi, de retrouver le club par lequel tu es passé ?

Oui, c’est sûr. Je n’avais pas pu jouer le match aller. Du coup, j’avais à cœur de pouvoir faire celui-là. Revoir l’ancien staff et quelques joueurs, c’est toujours quelque chose. Il y a toujours Vincent Loriot, le manager, et Alex, l’un des assistants. Et dans l’équipe, il y a encore Terry Tarpey, et 2-3 jeunes joueurs. Après, aujourd’hui je suis à Fos, je voulais surtout la victoire et on a accompli notre objectif.

C’est aussi face au Mans que tu as fait tes premiers pas en pro avec Fos-sur-Mer, en décembre 2018 ?

Exactement, c’était là-bas, on avait pris une petite rouste. J’avais mis deux points, ça reste un bon souvenir.

Te souviens-tu pourquoi tu avais choisi de rejoindre le centre de formation de Fos-sur-Mer  ?

Après l’épisode du Mans, j’étais encore en convalescence. Je commençais à reprendre les entraînements, petit à petit, avec le club de ma région, Tremblay-en-France, en N2. Malheureusement, vu que je m’y suis pris un peu tard, ils avaient leurs nombres de mutés. On avait essayé de me faire passer via une licence AS que la fédération avait refusée. Deux jours plus tard, grâce à l’intervention de Sambou Traoré, qui m’a aidé à postuler en envoyant mes CV un peu partout dans les centres de formation, la situation s’est débloquée. Je devais faire un essai à Dijon et Monaco qui se sont rétractés à la dernière minute alors que le promu, Fos-sur-Mer, cherchait un poste 3. Je suis parti faire des tests, ça s’est hyper bien passé. Je suis revenu, et ça fait cinq saisons que je suis là aujourd’hui.

Qu’est ce qui a favorisé ton développement sur ces premières années ?

Il y a eu plein de choses qui m’ont fait progresser. Déjà le fait que j’ai été blessé un long moment. Ça m’a permis d’apprendre auprès des autres. J’étais entouré d’anciens, dont Mamadou Dia, qui a vraiment été là pour me driver. J’avais commencé à m’entraîner avec les pros dès ma première année. Du coup, j’étais le plus jeune. Il n’y en avait pas forcément d’autres avec moi, j’ai été directement mis dans le grand bain. Je devais vraiment être assidu, faire le moins d’erreurs possible et son aide a été précieuse.

Il y a aussi eu Jean-Philippe Besson, parce qu’après mon départ du Mans, j’avais perdu toute confiance en moi, mon basket, en mon jeu. Et Jean-Phi m’a redonné le goût et le plaisir de faire du basket. Et ensuite, Rémi Giuitta, qui m’a vraiment fait progresser dans la partie rigueur, être intransigeant, faire le moins d’erreurs possible, savoir saisir sa chance lorsqu’elle se présente pour ne pas avoir de regrets tout en respectant les principes de base de l’équipe. Je dirais que ce sont ces trois personnes qui ont le plus accompagné ma progression.

Tu gardes un souvenir marquant de cette époque ? Ton match à 48 d’évaluation qui avait fait beaucoup parler ?

Oui, c’était face à Châlons-Reims. Ce qui est drôle, c’est que quand j’avais postulé par moi-même après Le Mans, Châlons-Reims s’était montré intéressé. Sauf que je n’étais pas passé par mon coach de Tremblay-en-France. Ils l’avaient donc appelé pour se renseigner. Il avait été surpris parce qu’il n’était pas au courant, et donc il m’avait descendu. Châlons-Reims n’a pas donné suite. Et le jour du match, le coach de Châlons-Reims m’avait donc expliqué pourquoi ça n’avait pas marché, parce que mon coach m’avait cassé du sucre sur le dos. Et la dernière phrase qu’il m’a dite avant de me laisser, c’était « Va doucement ce soir ». Et j’avais sorti mon meilleur match de la saison espoirs. Donc c’était un bon souvenir.

Sinon, mes meilleurs souvenirs avec Fos, c’est l’année de la montée de Pro B en Betclic Elite en 2021. C’était une super année. On survolait tout, mais ça c’était quand même joué au dernier match à Nantes, avec les anciens, Mamadou Dia, Jean-Michel Mipoka, Edouard Choquet, Karim Atamna, et aussi Bodian, et même les Américains. De toute façon, Fos a cette spécificité de recruter vraiment de supers gars.

Cinq ans plus tard, on a l’impression que tu continues de progresser, chaque saison, ta panoplie s’étoffe et tu as plus de responsabilités… Et cette saison on peut dire que c’est encore le cas, comment ça se passe pour toi ?

Mes proches vont me dire que je fais une bonne saison. Mais étant un éternel insatisfait, je trouve que je peux encore mieux faire. Là par exemple, les gens me disent que j’ai fait un bon match face au Mans, mais pour moi ce n’est pas le cas. Il faut dire la vérité. Après, c’est sûr qu’il y a de la progression par rapport à l’année dernière. Je commence à progresser dans ma confiance en mon jeu, dans l’aspect mental. Je commence à trouver mon identité, par rapport à ce que je dois apporter, être un leader défensif, apporter de l’envergure, de la taille, du rebond… Même par rapport à l’épisode de cet été, où j’étais censé aller à Pau. Avec du recul, c’est un bon choix que je sois resté à Fos-sur-Mer pour vraiment m’établir et finir en beauté.

Depuis son entrée dans le monde pro, Fos a toujours su mettre en valeur sa formation. Il y a eu Louis Labeyrie au début, Sullivan Hernandez, Bodian Massa et maintenant toi. C’est une fierté de leur succéder et d’avoir franchi toutes ces étapes avec ton club ?

C’est vrai que des fois je n’arrive pas forcément à m’en rendre compte. J’ai eu ma chance par rapport à des blessures qui m’ont permis de jouer, et j’ai saisi ces opportunités. Au bout de cinq ans, c’est sûr que c’est une fierté pour un gars comme moi, qui a un parcours atypique. J’ai commencé hyper tard le basket et maintenant à 23 ans, j’ai l’un des plus gros temps de jeu de l’équipe. C’est une fierté d’un côté, mais ce n’est que le début.