Les adieux du Duc, Jo Passave-Ducteil

C’est en compagnie de son fils, Zion, que Johan Passave-Ducteil s’est présenté aux médias au soir de sa grande dernière. Mis à l’honneur à l’occasion de l’ultime match de sa carrière mardi dernier lors de la 34e journée de Betclic Elite face à Limoges, le Duc du 13 espérait vivre une meilleure fin et terminer sur une victoire.

Mais les Limougeauds en ont décidé autrement, repartant avec un cours succès (73-77). Forcément, le capitaine fosséen a été mitigé au moment de dresser le bilan d’une triste saison mais d’une très grande carrière, qui a fait de lui l’un des joueurs emblématiques du basket français ces 15 dernières années.

Johan Passave-Ducteil en a également profité pour remercier le club et l’ensemble de sa communauté pour cette belle année, même si celle-ci ne s’est pas finie comme espéré.

Jo, prêt à repartir pour une dernière saison ?

C’est sûr que si j’écoutais mon fils, je jouerais pour toujours ! Mais la vérité, c’est que c’était compliqué, et que le choix a été mûrement réfléchi. J’ai eu ce luxe grâce à Rémy Valin et le club de Fos-sur-Mer, de pouvoir « choisir ». C’est sûr que j’étais devenu un peu plus limité que mes dernières années au Portel avec un genou un peu plus vieillissant. J’ai essayé surtout dans un premier temps d’apporter mon expérience, parce que j’avais un poste 5 ultra-dominant avec Shevon Thompson devant moi. Je pouvais être dans ce rôle et apporter une rotation courte. Bien sûr que j’aurais voulu faire plus, vous me connaissez, je suis un compétiteur, mais la réalité, c’est que j’ai fait comme je pouvais. Avec des si on aurait refait plein de choses. A l’image de notre saison, et si on avait fait faute, et si on avait mis ce panier…

Cette saison laisse beaucoup de regrets ?

La vérité, c’est que ça aurait plus facile à encaisser si on avait été vraiment mauvais, voire nuls, pour être condamnés directement. La réalité, c’est que ça s’est vraiment joué à des détails. Je ne vais pas dire des faits de jeu, parce que ce serait faire injure au sport, mais on ne va pas se cacher, quand tu perds 9 matchs entre 5 points et moins d’écart… (soupir), il y a de quoi avoir des regrets. Alors qu’au début de saison, on a pris quelques raclées, même une de 33 points je crois. Pour débriefer un match comme ça, en tant que compétiteur c’est plus facile, tu te dis que tu en a pris une, tu es passé à côté. Là, sur cette période là, tu te dis que si ça tombe dans le bon sens, ça peut changer complètement notre saison. Mais il faut dire ce qui est aussi. On avait un groupe jeune, avec beaucoup d’enthousiasme mais qui manquait peut-être de vécu basket, et d’expérience. Il y a aussi la culture du maintien, que j’ai découverte quand j’étais au Portel, qui a une vraie culture du maintien. Sûrement que Fos l’a développée, mais elle n’est peut-être pas aussi accentuée que là-bas. L’idée, c’était d’apporter ça…

Tu as disputé le dernier match de ta carrière. Qu’est ce que tu ressens ?

Sur le plan personnel, je vais relever la nostalgie de ma carrière. C’est sûr que statistiquement, ce n’est pas cette saison où j’ai pris le plus de plaisir, mais j’ai pris du plaisir à apporter mon expérience à ce groupe. Parfois ça a marché, d’autres fois non… Quoi qu’il arrive je repars le cœur léger, le sentiment d’avoir quand même réalisé une carrière plutôt bonne. Elle n’est pas parfaite mais il y a quand même pas mal de trophées, donc je vais me satisfaire de ça. Sur le bilan de cette année, une descente, forcément ça fait un peu tâche sur mon CV sur le plan personnel, et ce n’est pas quelque chose dont j’ai l’habitude. C’est la première fois que je le vis. Je suis juste désolé pour le club de Fos qui, je pense, au vu des résultats, ne mérite pas ça. Comme je l’ai dit assez souvent dans le vestiaire, malheureusement, les efforts ne sont pas tout le temps récompensés dans le sport. C’est brut, tu gagnes ou tu perds.

C’est dommage de ne pas repartir sur une victoire…

C’était mon autre caprice sur ce dernier match. J’avais demandé aux gars, déjà en tant que compétiteur et puis quand vous traversez ces moments de nostalgie… Les années Nanterre, Limoges aussi, et ce dernier match est un sacré clin d’oeil du destin. Moi, en sortant de mes cinq années à Saint-Etienne, si on m’avait dit que le premier club dans lequel j’allais signer, ce serait Limoges, je n’y aurais pas cru. En plus de ça, j’ai été adopté là-bas par Limoges. J’ai reçu énormément de messages, mais qu’est ce que je peux dire, je sais quel genre de public c’est. Je les remercie aussi parce que ce sont eux qui m’ont inculqué la culture de la gagne. J’étais dans un environnement familial à Saint-Etienne, et Limoges, ça m’a tout de suite mis dans le bain. Ça a aiguisé mon appétit de trophées même si j’ai perdu deux finales, pour enfin arriver à Nanterre et pouvoir me refaire.

Merci à vous pour m’avoir supporté tout au long de la saison. J’ai un mot en particulier pour le staff médical, qui a pris soin de moi tout au long de la saison, toutes les personnes qui gravitent autour du club, et remercier aussi la ville de Fos-sur-Mer et de Marseille parce que j’ai aussi pris beaucoup de plaisir, notamment au Palais des Sports de Marseille, moi qui suis parisien, c’était vraiment super. Merci à tous et à bientôt.